Élections européennes : « Le Printemps européen c’est le choix d’une Europe fédérale, et solidaire »
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Parlement européen - David Iliff - CC-BY-SA
L’UEF étant un mouvement transpartisan, plusieurs de nos militants ont choisis de s’engager en faveur de telle ou telle liste parmi celles compatibles avec les propositions des fédéralistes. Nous leur avons proposé de publier une série de tribunes pour qu’ils expliquent leurs choix. Voici celle de Fabien Pic, candidat sur la liste du Printemps Européen.
Je suis membre de l’UEF AURA et candidat DéME-DiEM25 sur la liste citoyenne pour le Printemps européen conduite par Benoit Hamon. Cette liste fait partie de l’alliance du Printemps européen qui regroupe, entre autre, Alternativet au Danemark, Demokratie in Europa en Allemagne ou bien encore Razem en Pologne, Actua en Espagne. Cette alliance porte le même programme partout où nous avons des listes en Europe. Enfin nous avons désigné et nous soutenons Yanis Varoufakis comme Spitzenkandidat. Si nous avons suffisamment d’élus/élues au soir du 26 mai nous formerons un Groupe « Printemps européen » au Parlement qui sera chargé de défendre et mettre en œuvre notre programme.
Voici quelques points du Programme du Printemps européen que je souhaite, en tant que fédéraliste,défendre :
Pour une Europe fédérale et démocratique
Quoique l’on nous fasse croire, les institutions de l’Union Européenne actuelle ne sont pas démocratiques. En effet, un régime démocratique se définit notamment par une séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Or le Parlement Européen, seul organe élu au suffrage universel direct, n’a pas l’initiative des lois et partage le pouvoir législatif avec le conseil de l’Union et la Commission. En outre, le Parlement n’a pas le pouvoir de révoquer la Commission. Enfin, La Commission est un exécutif sous tutelle, car ses orientations politiques sont fixées par le Conseil Européen, où les décisions se prennent dans l’opacité la plus totale.
L’Union européenne doit être gouvernée par le peuple et pour le peuple européen. Aussi, le Printemps européen appel, d’une part, au renforcement du Parlement Européen, afin de garantir les intérêts des électeurs européens en donnant à celui-ci l’initiative des lois et en lui donnant plus de marges de manœuvres sur la désignation ou la révocation de la Commission et de son Président. D’autre part, à la tenue d’un référendum pour convoquer une Assemblée Constituante. Celle-ci devra être composée de représentants élus démocratiquement et sera chargée de rédiger une constitution pour l’Union Européenne.
Face à la monté des nationalismes et de l’extrême droite il y a urgence, il est temps de parachever l’œuvre initiée par le traité de Rome, en réinventant un contrat social à l’échelle européenne, en donnant un véritable cadre démocratique et politique à l’Europe. Par ailleurs, il ne peut y avoir d’Europe souveraine, d’Europe de la défense sans au préalable un gouvernement fédéral.
Faire le pari d’une Europe ouverte
L’Union européenne a renié ses principes fondamentaux par rapport à la question des migrants. En effet l’UE, en signant des accords avec des pays tels que la Libye, la Turquie, sous-traite les questions migratoires tout en fermant les yeux sur les droits de l’homme. De plus, avec les accords de Dublin III, l’UE a créé un clivage entre Europe du nord et du sud .Ces accords prévoyant que le migrant doit faire sa demande d’asile dans le pays d’accueil, elle laisse supporter au pays du sud comme l’Italie tout le poids de la gestion des migrants, contribuant indirectement à la montée de l’extrême droite dans ces pays. Enfin, les conditions de rétentions des migrants dans les « hot spots » sont indignes de pays démocratiques.
Aussi le Printemps européen souhaite mettre en place un système commun européen d’asile respectueux des droits fondamentaux. En remplaçant les « hot spots » par des centres d’accueil avec des infrastructures plus adaptées garantissant l’intégrité des femmes et des enfants et en mettant en place une assistance linguistique et juridique pour les migrants.
Nous mettrons fin à l’externalisation des frontières en rompant les accords avec les pays violant ouvertement les droits de l’homme. Nous mettrons en place une Opération de recherche et de sauvetage, sur le modèle de l’opération Mare Nostrum afin de porter secours aux migrants en mer et pallier aux inefficiences de FRONTEX.
Par ailleurs, il n’est pas acceptable que certains pays membres de l’Union, comme La France ou l’Allemagne vendent illégalement des armes sous couvert d’accords de défense à des pays comme l’Arabie Saoudite qui mène une guerre ouverte au Yemen. Aussi, l’Europe ne peut pas rester dans une posture hypocrite qui consiste à vouloir fermer la porte aux migrants tout en contribuant à la déstabilisation de certaines régions en menant des guerres par procuration ; ces guerres étant en partie à l’origine des flux migratoires vers l’Europe. Enfin, vouloir construire l’Europe forteresse est une illusion ; en effet, que fera l’Europe en 2050 face aux 250 millions de réfugiés climatiques ? (ce sont les prévisions les plus optimistes du HCR).
Pour un Green New Deal
L’UE doit apporter une réponse ambitieuse et doit transformer son mode de développement afin de répondre efficacement aux enjeux du changement climatique.
Aussi, nous proposons en particulier, un Programme d’Investissement Vert qui investira 500 milliards d’euros annuellement pour assurer la transition écologique et adapter nos infrastructures et ainsi répondre à nos objectifs qui suivent les recommandations du GIEC en la matière. Ce Programme sera financé par des obligations vertes des banques publiques d’investissements, des institutions européennes et par l’alliance des banques centrales européennes. Nous appliquerons le principe de subsidiarité en consultant les métropoles, les intercommunalités pour développer les projets les plus pertinents à l’échelon local. En outre, le Programme, vise la création de nouveaux emplois dans le secteur vert.
De plus, nous souhaitons réorienter la PAC pour passer d’une agriculture intensive et industrielle vers une agriculture durable tenant compte des mesures environnementales en favorisant l’agriculture biologique notamment.
Une Europe des travailleurs, sociale et solidaire
Les écarts de richesse se creusent sur le continent, la part des richesses revenant aux travailleurs est en déclin. Aussi, nous souhaitons ériger la solidarité en droit fondamental, celui-ci doit remplacer le principe de libre concurrence qui a contribué à creuser les inégalités en Europe.
Aussi, par exemple et dans ce cadre, nous souhaitons mettre en place un Fond citoyen détenu collectivement par les citoyens européens. Ce Fond sera financé, non par de l’argent public, mais par les actifs détenus par les banques centrales et par un pourcentage des actions des entreprises introduites en bourses ; et permettra de distribuer à chaque citoyen un une part, par le biais du Dividende citoyen, une part du fruit de l’activité économique.
L’Europe fédérale et politique ne peut naître d’un consensus ; la démocratie européenne ne peut voir le jour sans peuple européen, sans luttes politiques. En rejoignant, DiEM25, j’ai choisi de défendre une Europe de gauche, démocratique et ouverte sur le monde. Pour défendre et construire l’Europe, il ne suffit pas simplement agiter des drapeaux européens, il faut aussi un projet, une vision politique. Aussi, le 26 main, je ferai le choix de la vision du Printemps européen.
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