En France, nous célébrons la fête nationale le 14 juillet en ayant souvent oublié son sens premier. Elle est le prolongement de la première Fête de la Fédération organisée à Paris le 14 juillet 1790, symbole de l‘union des provinces et de l’unité du pays dans sa diversité.

Alors que se pose la question du saut fédéraliste dans la construction européenne, afin de confier à l’Europe des compétences qui seraient plus efficacement et démocratiquement exercées à son niveau, les Grecs rejoignent le combat des fédéralistes européens avec la création d’une section grecque de l’Union des fédéralistes européens.

Comme de nombreuses innovations politiques ou scientifiques, c’est à la Grèce que nous devons les premières expériences fédéralistes, qui en ont inspiré ensuite de nombreuses autres. Les ligues de cités grecques indépendantes de l’antiquité rassemblaient déjà leurs peuples pour unir leurs ressources autour d’un projet commun. Et aujourd’hui 40% de la population mondiale vit dans l’une des 25 fédérations présentes sur tous les continents.

C’est encore en Grèce, dans les années 70, qu’un fédéraliste s’est dressé contre la Dictature des colonels (1967-74). Alekos Panagoulis, opposant à la junte militaire, prisonnier politique, condamné à mort puis gracié sous les pressions internationales, torturé dans les geôles des colonels, puis élu député lors de la restauration de la démocratie, était ainsi un farouche partisan d’une Europe indépendante et solidaire.

Après sa libération et durant son exil à Florence (1973-74), il participe à la création d’une section grecque au sein du Mouvement fédéraliste européen qui sera active dans plusieurs centres universitaires. Panagoulis déclarait ensuite en 1976 à Naples lors d’un congrès du Conseil des communes et régions d’Europe : “Nous voulons une Europe unie où le nord et le sud comptent également et luttent ensemble pour l’indépendance de tous les Européens, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest”.

De Périclès à Panagoulis les Grecs ont démontré tout au long de leur histoire leur attachement à la solidarité entre les peuples et à la démocratie. Avec la création en ce début d’année 2021 d’une nouvelle section grecque de l’UEF, c’est dans une période si difficile une véritable lueur d’espoir qu’apporte à nouveau la Grèce sur notre continent. Dans la perspective des débats sur l’avenir de l’Europe, les fédéralistes européens sortent renforcés de cette adhésion grecque pour une Europe plus unie dans sa diversité.

Le Bureau de l’UEF - France

L’UEF est présente dans une trentaine de pays européens, et s’appuie en France sur ses sections régionales et locales, moteurs de son développement. Elle est aujourd’hui associée au Mouvement fédéraliste mondial, et aux Jeunes Européens Fédéralistes (JEF Europe), représentés en France par les Jeunes Européens - France. L’UEF accompagne, au sein du Parlement européen, des députés rassemblés dans le Groupe Spinelli. Ses prises de positions sont au cœur de l’actualité avec par exemple le plan de relance européen ou la future conférence sur l’avenir de l’Europe.