L’élargissement de l’UE n’est pas une question de quoi mais de comment
"Les progrès vers l’élargissement géographique doivent aller de paire avec l’approfondissement politique de l’intégration de l’UE et l’Union des Fédéralistes Européens continuera à plaider en ce sens."
Les 5 et 6 octobre, la Communauté politique européenne (CPE) et le Conseil européen se réuniront à Grenade, sous la présidence espagnole du Conseil des ministres de l’UE. Ce sommet abordera la question de l’élargissement de l’Union à neuf nouveaux États membres : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord, Serbie, ainsi que l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. La guerre d’agression de Poutine en Ukraine a fait de l’adhésion de l’Ukraine une obligation morale et géopolitique, relançant ainsi un processus d’expansion géographique de l’UE pratiquement paralysé depuis la signature du traité de Lisbonne en 2007, à l’exception de l’adhésion de la Croatie en 2013.
"Après la situation créée par la guerre totale de Poutine en Ukraine, l’approfondissement du projet d’intégration est désormais inévitable, comme le préconise le Parlement européen", déclare Domènec Ruiz Devesa, président de l’Union des fédéralistes européens (UEF Europe). "À Grenade, les dirigeants de l’UE doivent clarifier non pas tant le "quoi" (l’élargissement) que le "comment" (comment le mettre en œuvre sur le plan financier et institutionnel). La somme arithmétique des Etats signifierait neuf nouveaux vetos au Conseil, et autant de commissaires, pour atteindre le nombre de 36, ce qui signifie que l’Union européenne doit être élargie à un plus grand nombre d’Etats.
Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la prise de décision au sein du Conseil, et l’augmentation conséquente des possibilités de blocage par l’usage (et l’abus) du veto dans certaines politiques de nature stratégique (politique étrangère, fiscalité, budget pluriannuel, ressources propres, droit électoral, contrôle de l’État de droit, réforme des traités, entre autres). Dans une Union à trente-six, il est inacceptable que le Parlement européen continue à ne pas pouvoir participer à l’approbation des recettes de l’Union, y compris les nouveaux impôts européens et l’émission de la dette publique, et qu’il ne dispose pas non plus de la capacité d’initiative législative.
"Les progrès vers l’élargissement géographique doivent évoluer de paire avec l’approfondissement politique de l’intégration de l’UE et l’Union des fédéralistes européens continuera à plaider en ce sens" conclut Domènec Ruiz Devesa.
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