Les élections en Hongrie – avertissement fatidique pour l’Europe ?
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Parlement hongrois, à Budapest, vu depuis le Danube - Chris Chabot - Creative Commons via Flickr
L’enfant terrible de la politique européenne a remporté une majorité importante lors des élections parlementaires. L’état de la liberté de presse et d’opinion en Hongrie dans la période pré-électorale est une autre question. À voir si le prognostique des commentateurs disant qu’il y aura plus de résistance venant des pays d’Europe centrale et orientale se confirme. Même Victor Orbán sait que l’économie hongroise a besoin des subventions européennes. L’UE est pourtant plus qu’un marché intérieur. Elle est plus qu’une machine de transferts aussi. Elle est une communauté de valeurs.
UEF-Allemagne (Europa-Union Allemagne), organisation transpartisane, observe d’un œil inquiet les tendances dans quelques membres de l’UE des dernières années. Et son positionnement est claire et sans équivoque : La démocratie et l’état de droit, le respect des droits de l’homme et le respect et la protection de minorités ainsi que la liberté de la presse ou la liberté de la recherche et de l’enseignement ne sont pas négociables. Ils sont des valeurs fondamentales sur lesquelles l’Union européenne est construite. Toute violation continue et persistante de ces valeurs doit être sanctionnée par les acteurs et institutions impliqués.
La Hongrie n’est pas le seul cas d’inquiétude en Europe. En Roumanie, le président essaie de défendre l’état de droit et utilise un véto dérogatif pour contrer l’amnestie générale de facto d’un gouvernement complètement corrompu. Des reproches de corruption ont été prononcées contre le gouvernement d’Orbán également avant d’être noyées dans la campagne de peur xénophobe du populiste. On peut également se poser des questions quand à la République Tchèque et la Slovaquie. Et la Pologne est comme la Hongrie candidate à la procédure de sauvegarde de l’état de droit du traité de l’UE et la devance même par rapport à la mise en place d’une justice dépendante.
Se pose la question comment prévenir une scission de l’Europe. L’Union européenne ne souhaite pas de séparation consolidée de la communauté. Les « anciens » États membres doivent aussi se poser la question des erreurs qu’ils ont pu faire dans le dialogue avec les partenaires plus récents. Il est plus qu’urgent de corriger la direction prise. Et des gestes de menace n’apporteront rien de positif. L’Union ne peut continuer à exister et évoluer vers une vraie fédération que si elle redevient une « communauté ». Les fissures et traits qui marquent les séparations sont actuellement trop nombreux. Nous devons mettre en place un nouvel esprit communautaire. Nous ne pouvons qu’espérer que nous n’aurons pas besoin de l’intervention de tiers pour montrer un jour aux souverainistes et démocrates illibéraux quel prix à payer pour la séparation. C’est à ce moment peut-être que la peur serait justifiée. Mais l’Europe serait – au moins pour quelques uns – un moment d’histoire.
Par Christian Moos, Secrétaire général de l’UEF-Allemagne (Europa-Union Deutschland)
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