Non !
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Éditorial du 28 novembre 2011
Non, Monsieur le Président de la République Française ! Non, Madame la Chancelière Fédérale d’Allemagne !
Le con-dominion germano-français que vous semblez vouloir installer en catimini n’aura aucun rapport avec la fédération que nous, les peuples d’Europe, appelons de nos vœux afin que la démocratie et la prospérité s’épanouissent enfin sur notre continent.
Non le petit tripatouillage mesquin des traités que vous semblez préparer n’instaurera pas un gouvernement fédéral de l’Union Économique et Monétaire. La démocratie, ce n’est pas cela. Ce que l’Europe attend, ce n’est pas un pacte de stabilité technocratique « renforcé », c’est un vrai partage de nos souverainetés budgétaires et financières et la mise en commun des instruments de gestion politique de l’UEM.
Mais, dans les travaux que vous parrainez, où sont donc passés les quinze autres membres de l’euro-groupe (sans parler des dix autres membres de l’Union) ?
« Pragmatiques », comme vous dîtes souvent, nous savons que tous ne partent pas d’un même point et que tous ne peuvent avancer d’un même pas. Mais ce dont l’Europe a besoin aujourd’hui, ce n’est certes pas d’un noyau « dur » mais d’une avant-garde dynamique et accueillante.
« Sauf votre respect », Monsieur le Président de la République Française et Madame la Chancelière Fédérale d’Allemagne, on ne risque pas, devant le triste spectacle de vos gesticulations, de croire avec bonheur revenu le temps de Robert Schuman et de Konrad Adenauer : aujourd’hui, cette évocation provoque plutôt regrets et dérision.
Quand viendront-ils –vite, vite, la maison brûle !- les grands hommes et femmes d’État, grands parce que lucides et courageux, qui, engageant et entraînant leurs peuples, oseront les admirables décisions qui assureront leur avenir, avenir qui se confond forcément avec celui de l’Europe, et, par là même, rassureront les « Marchés » ?
Mais, comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? Monsieur le Président de la République Française et Madame la Chancelière Fédérale d’Allemagne, il en est encore temps ! Vous pourriez être ces grands homme et femme d’État dont l’Europe a besoin. Accordez-vous un peu plus de souffle !
Et, comme nous vous savons tendus vers des échéances électorales proches, ces grandes et courageuses décisions que l’Europe attend, renforçant votre prestige, peut-être même vous permettraient-elles chez vous -qui sait ?- des réélections triomphales ! Parée de tels atours, qu’elle serait belle, la rupture...
François MENNERAT
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