Référendum sur le Brexit : Les Britanniques ont choisi !
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Les Britanniques ont choisi le Brexit - c’est-à-dire le repli et l’isolement - lors du référendum du 23 juin 2016, au cours duquel 51,9% d’entre eux ont accordé leur suffrage au camp du “Leave”. La conséquence de ce vote sera, pour le Royaume-Uni, l’application de la procédure de retrait de l’UE, telle qu’elle est définie par l’article 50 du Traité sur l’Union Européenne (TUE).
L’article 50 stipule que “L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union”.
Ces négociations s’annoncent âpres pour le Royaume-Uni, qui - selon les mots de Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne - “devra accepter d’être considéré comme un État tiers, que l’on ne caressera pas dans le sens du poil”, avant d’ajouter que les “déserteurs” ne seraient pas accueillis à bras ouverts.
Par ailleurs, ce référendum constitue une preuve historique qu’il est inutile de céder au chantage d’un État qui menace de partir : l’accord du 19 février 2016, malgré le fait qu’il donnait satisfaction à quasiment toutes les exigences britanniques, n’a pas permis de retenir le RU. C’est une leçon pour l’avenir, dans le cas où d’autres pays tenteraient à nouveau de faire chanter l’UE.
Faut-il voir dans le départ des Britanniques une perte pour l’UE ?
Non, en aucun cas. Il s’agirait plutôt d’une chance. Le Royaume-Uni constituait le principal verrou qui empêchait davantage d’intégration entre les peuples. Avec le Brexit, ce verrou a sauté et cela constitue l’opportunité de construire enfin une véritable Europe politique.
Nous, fédéralistes, appelons maintenant les États de l’UE qui le souhaitent à avancer vers davantage d’intégration européenne. Il importe maintenant que les moteurs de l’Union donnent un nouvel élan au processus de construction européenne :
- En œuvrant pour toujours plus de démocratie européenne, notamment en donnant au Parlement Européen un droit d’initiative législative,
- En augmentant le nombre de douaniers aux frontières extérieures de l’Europe, afin de consolider l’espace Schengen et de mieux gérer les flux migratoires,
- En renforçant la sécurité des Européens et en luttant contre le terrorisme, par la création d’une agence européenne de renseignements,
- En dotant l’UE d’un véritable budget, capable de mettre en place les politiques contracycliques nécessaires à la stabilité des économies européennes,
- En soutenant l’innovation, créatrice d’emplois (comme nous le faisions à l’époque où a émergé l’industrie aérospatiale européenne) tout en aidant les citoyens européens à s’adapter à un monde en mutation,
- En favorisant une croissance durable, fondée sur la solidarité et le respect de l’environnement.
À des problèmes européens, il ne peut y avoir que des solutions européennes. En réponse à la crise politique et économique que nous traversons, nous devons œuvrer pour une Europe plus unie et plus forte. Jean Monnet ne disait-il pas : “l’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions qu’on apportera à ces crises” ?
Nos difficultés sont autant de preuves que l’Europe actuelle ne constitue pas un système politique stable. Le statu quo ne fait pas partie des options envisageables. Si nous ne voulons pas être les témoins d’une régression du projet européen, nous devons dépasser les logiques nationales - inefficaces car incohérentes - et cultiver le souci de l’intérêt général européen, ce qui implique de renoncer à l’intergouvernementalisme et d’aller au-delà du cadre institutionnel existant.
Le moment est venu d’établir une Fédération européenne.
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