Une « autonomie » pour la Corse, prélude à une fédéralisation de l’Etat français ?
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
En visite en Corse ce 28 septembre, le Président Macron propose un statut pour une « autonomie dans la République » à la Corse, via une révision constitutionnelle.
Ces propos ont fait réagir plusieurs présidents de Régions, réunis au même moment à Saint-Malo pour le congrès des Régions de France. Les chefs d’exécutifs régionaux ont ainsi interpellé Elisabeth Borne sous diverses formes pour indiquer qu’ils souhaitaient un statut équivalent d’autonomie.
Ces différentes expressions font suite à des demandes récurrentes de la collectivité de Corse mais également à une invitation récente de Valérie Pécresse (Présidente de la région Ile-de-France) à « prendre exemple sur [nos] grand voisins fédéraux ».
Un consensus semble se dégager malgré des oppositions traditionnelles émanant de l’extrême-droite ou des souverainistes français.
Est-ce le grand soir qui s’annonce ?
Emmanuel Macron ne donne en tout cas pas plus d’informations sur ce qu’il entend par autonomie. Dans un système fédéral, ce terme a pourtant une définition précise : le transfert de pouvoirs législatifs à l’entité fédérée.
Peut-on alors imaginer la Corse obtenir un statut équivalent à celui de la Polynésie, voire de la Nouvelle-Calédonie ?
L’UEF appelle à la mise en place d’un système fédéral généralisé en France. L’annonce d’un statut autonome est – s’il se concrétise– une nouvelle positive pour la Corse.
Le fédéralisme en tant que mode d’organisation des institutions est garant de plus de démocratie et plus d’efficacité. Il s’applique donc à l’ensemble des territoires. Au-delà de tout déterminisme géographique, insulaire, linguistique ou culturel, les compétences dévolues à chaque collectivité doivent être adaptées en fonction de la volonté exprimée par les habitants concernés, sur une base civique et démocratique. Si révision constitutionnelle il devait y avoir, la question d’une réforme globale des institutions dans une optique fédérale se posera donc, bien au-delà de la seule question corse.
Enfin, la généralisation d’une autonomie des Régions dans une logique fédérale pose la question préalable des limites géographiques de celles-ci. Si les frontières de la collectivité de Corse ne suscitent évidemment pas de discussion, comment peut-on en revanche imaginer un système fédéral pérenne sur la base de collectivités régionales découpées et redécoupées sur la base du seul fait du prince, sans participation ni adhésion des populations, voir dans bien des cas sans même la connaissance par les citoyens du nom et des limites de la région dans laquelle ils habitent ?
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