Bruxelles, mardi 19 mai 2020

La proposition d’hier de la France et de l’Allemagne d’un fonds de relance de 500 milliards d’euros pour faire face aux conséquences économiques de la crise du coronavirus ouvre enfin les portes d’une véritable réponse européenne à la crise économique provoquée par la pandémie et peut être le début d’une véritable union budgétaire .

« Un fonds de relance, financé par l’émission de dette de l’UE, soutenu par l’introduction éventuelle de nouvelles taxes européennes sur les géants du numérique, les grandes entreprises et les pollueurs, et utilisé pour une réponse économique européenne directe à la crise par le biais du budget de l’UE, a le potentiel pour transformer fondamentalement notre Union » - déclare Sandro GOZI, président de l’Union des fédéralistes européens (UEF) - « L’Europe se met enfin aux choses sérieuses avec un fonds d’une taille considérable de 500 milliards d’euros, de "nouveaux fonds" réels, ni de fonds recyclés ni d’ingénierie financière. Émettre une dette européenne dans une telle proportion reconnaît le principe selon lequel les biens publics européens nécessitent un financement et des actions européens. C’est une véritable révolution que l’Allemagne ait reconnu l’avantage d’un emprunt européen commun. Cela implique de reconstruire la confiance commune et de parier sur un avenir commun. Il est également crucial que l’argent soit fourni sous forme de dépenses au titre du budget de l’UE et de subventions, et non de prêts aux États membres qui ne feraient que paralyser les finances nationales. Il s’agit d’une solidarité européenne qui bénéficiera à long terme à chaque citoyen européen. Le Fonds changera fondamentalement la façon dont l’Union européenne se finance. Ce sera un précédent pour l’avenir et pourra ouvrir la voie à des réformes européennes plus approfondies. »

« Concentrer l’utilisation du Fonds de relance pour financer la transition verte et numérique partout en Europe et en faire un instrument permanent et non temporaire augmenterait encore son potentiel pour rendre l’Union plus forte qu’auparavant. L’accord vert européen et le pacte numérique peuvent être notre nouveau "charbon et acier" de ce siècle, à près de 70 ans du traité de Paris », a conclu Sandro GOZI. « Nous encourageons les autres institutions de l’UE et les États membres à approuver les propositions soumises par la France et l’Allemagne et à accélérer la mise en œuvre du Fonds en 2020 ».