Brexit : un Conseil européen honteux qui fait mal à l’Europe
L’Union des fédéralistes européens (UEF-France) condamne l’accord trouvé entre le Royaume-Uni et les Chefs d’État et de gouvernements des autres États membres de l’Union européenne au sein du Conseil Européen. Avoir cédé au chantage de David Cameron est une honte. Les promesses d’avancées dans l’Eurozone par François Hollande n’enlèvent pas le goût amer laissé par la victoire des intérêts nationaux sur celui des Européens.
"Nous avons ouvert la boîte de Pandore", explique Fabien Cazenave (porte-parole de l’UEF-France). "Si les Britanniques obtiennent toujours un peu plus d’Europe à la carte, on se demande bien ce qui va empêcher les nationalistes des autres pays de faire de même".
L’UEF-France tire la sonnette d’alarme : le Conseil européen s’est, une fois de plus, accordé des pouvoirs exorbitants. Sur la question de la libre-circulation et des prestations sociales aux Européens résidant en Grande-Bretagne, le Conseil fait comme si la partie concernant les prestations sociales ne devait pas être votée également par le Parlement européen du fait de la co-décision législative. Les fédéralistes européens appellent les eurodéputés à faire respecter leurs droits et à défendre l’intérêt commun des citoyens européens en la matière.
"Les dirigeants nationaux foulent au pied les valeurs de liberté et d’égalité de traitements entre Européens", estime Fabien Cazenave. "On relie de nouveau citoyenneté et nationalité. C’est une rupture grave de l’égalité entre Européens. Jean Monnet a toujours axé son action sur ce principe simple : nous ne coalisons pas des États, nous unissons des hommes".
Par ailleurs, l’UEF-France salue les propos de François Hollande déclarant sur France Inter : "Il y a forcément une dimension fédérale dans l’Europe. À plusieurs pays, nous devons aller vers plus de fédéralisme". Au-delà des modalités (Europe à deux vitesses ou non), les fédéralistes européens rappellent que c’est le manque d’Europe sur la crise des réfugiés ou la crise financière qui met tous les Européens en difficulté.
"Le Conseil Européen a montré, en acceptant d’exonérer le Royaume-Uni de la référence à "une union toujours plus étroite" qu’il est peu soucieux de la construction européenne.", explique Florent Banfi (président de l’UEF-France). "Ces négociations pour éviter le Brexit vont dans le mauvais sens. Elles démontrent encore une fois que pour la prochaine réforme des traités la seule solution véritablement ambitieuse et démocratique serait de mettre en place une constituante dont le projet, bâti autour d’ une union toujours plus étroite, serait soumis à ratification par un référendum européen (le même jour et sur une question européenne unique) avant d’entrer en application entre les seuls États qui l’auraient adopté sans autres retards".
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