Budget européen : les États veulent le beurre... l’argent du beurre
L’Union des Fédéralistes Européens (UEF-France) dénonce avec force l’hypocrisie et les manœuvres du Premier Ministre britannique, qui feint de s’étonner de devoir payer, au titre du budget 2014, une rallonge budgétaire de 2,1 milliards d’euros dûment actée par ses services et en Conseil ECOFIN.
Chaque année, à la même époque, la Commission ajuste, en effet, les contributions de chaque État membre en fonction de leur Revenu national brut de l’année, fondé sur des données chiffrées fournies par… les États eux-mêmes. En clair, en 2014, le Royaume-Uni a payé moins que ce qu’il doit compte tenu de ses bons résultats économiques. Et d’autres États (en l’occurrence la France, l’Allemagne et le Danemark) ont, de ce fait, trop payé, en fonction de leurs mauvais résultats économiques. C’est une simple équation technique et mathématique qu’aucun État n’avait jamais contesté à ce jour.
Mais il est vrai que les élections législatives de mai 2015 approchent en Grande-Bretagne et qu’il faut donner des gages aux europhobes de UKIP, entre autres…
Cette attitude inacceptable et démagogique inspire à l’UEF-France une réflexion et deux propositions :
Une réflexion :Les traités et les règles sont les mêmes pour tout le monde, et chaque État se doit de les honorer. D’ailleurs, le Royaume-Uni bénéficie depuis trente ans, au nom de ces mêmes règles, du fameux rabais britannique de 5,9 milliards d’euros (en 2014), et qui devrait… augmenter encore de 500 millions l’an prochain ! On ne peut pas à la fois récuser un système que l’on a adopté quand il faut payer, et l’accepter quand on reçoit un complément de financement ! Le beurre et l’argent du beurre…
Deux propositions :
1/ Cette lamentable affaire révèle, une nouvelle fois, une attitude égoïste et scandaleuse de la part d’États-nations qui bafouent leurs propres accords et jouent, surtout en période électorale, leurs intérêts nationaux contre la solidarité communautaire.
C’est pourquoi l’UEF-France, qui a toujours stigmatisé ces égoïsmes nationaux, demande d’urgence que l’Union européenne se dote d’un budget autonome, avec des ressources propres, abondé, par exemple, par une taxe sur les transactions financièreset une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone. Cela mettrait un terme à ces marchandages et radinismes insupportables.
Ce budget pourrait, entre autres, financer un plan extraordinaire de développement durable et de création d’emplois, comme le demande l’Initiative citoyenne européenne « New Deal for Europe » (NewDeal4Europe) que soutient L’UEF-France.
2/ l’UEF-France demande également que cette nouvelle mandature du Parlement européen négocie avec force et détermination, avec le Conseil et la Commission, l’obtention rapide d’un pouvoir, pour les Parlementaires européens, de contrôle sur ces ressources propres, et même d’initiative sur la création et les montants de ces ressources.
Le demi-milliard de citoyens européens ne doit plus souffrir des abus de pouvoir répétés de dirigeants nationaux en campagne électorale permanente. Donnons leur un budget qui ne dépende pas des États membres !
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