La « Renaissance européenne » nécessite le fédéralisme
Emmanuel Macron - © Union européenne 2018 - Source : Parlement européen
L’UEF-France salue l’initiative portée par le Président de la République « pour une renaissance européenne ». Cependant l’UEF reste prudente face à une initiative qui reste unilatérale, franco-centrée et marquée par l’intergouvernementalisme.
La lettre ouverte, adressée aux citoyens dans les langues officielles des États membres représente l’ouverture d’un vrai débat européen pour les élections. Enfin ! Nous parlons d’Europe à moins de trois mois d’un scrutin qui sera déterminant pour près de 500 millions de citoyens européens ! Cependant ce débat européen ne peut être une succession de tribunes de partis politiques nationaux qui étendent juste le champ d’affrontement. Celui-ci doit être mené en lien étroit avec les partis européens et aborder les enjeux européens avec une perspective européenne.
Dans cette lettre, le président nous livre sa vision de l’Europe qui servira de base à une plateforme dite “progressiste” pour les prochaines élections européennes. De nombreuses propositions rejoignent les positions des fédéralistes européens comme une police des frontières communes, le financement de l’innovation ou la lutte contre le réchauffement climatique.
Les mots du locataire de l’Elysée mettent en avant une vision intergouvernementale de la gouvernance européenne qui s’éloigne nettement d’une perspective démocratique et fédéraliste, en plus d’avoir prouvé son échec ces dernières décennies. La multiplication des « agences » et « comités » dissimule son absence de positionnement sur la nécessaire réforme institutionnelle. La proposition d’une Conférence sur l’Europe est insuffisante. Après les consultations citoyennes sur l’Europe qui ont révélé en 2018 le fédéralisme au cœur des préoccupations des citoyens, il est temps que les actions suivent. C’est d’une assemblée constituante dont l’Europe a besoin pour renaître, avec l’assentiment d’une majorité de citoyens européens.
L’UEF-France salue l’initiative et la volonté de rejeter à la fois le nationalisme et le statu quo, cependant elle demeure critique quant à la méthode proposée : l’intergouvernementalisme ne peut aboutir qu’à des alliances entre États, par nature fragiles et volatiles, qui ne permettent aucune expression démocratique du peuple européen.
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