Remaniement ministériel : l’UEF regrette le recul des Affaires européennes dans le gouvernement
Table du Conseil des ministres, salon Murat du palais de l’Élysée - Chatsam - CC BY-SA 3.0
L’Union des fédéralistes européens (UEF-France) félicite Amélie de Montchalin pour sa nomination au poste de secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Toutefois, ce remaniement ministériel met une nouvelle fois en lumière le peu d’importance attachée au portefeuille ministériel des affaires européennes. C’est ainsi dans un silence assourdissant que la fonction a été déclassée du rang de ministre, occupé par Nathalie Loiseau, à celui de secrétaire d’Etat.
Un déclassement aux conséquences symboliques… et concrètes !
Alors que le Président de la République n’a de cesse que de mettre en avant son engagement pour l’Europe, la nouvelle organisation du gouvernement relègue les affaires européennes au simple rang de secrétariat d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Cette décision témoigne du peu de considération portée à l’Europe dans les gouvernements successifs et, au mieux, d’une volonté de conserver le thème européen dans les mains du chef de l’Etat, au pire, d’un manque de cohérence de sa part. En effet, le titre est le plus bas de l’échelle gouvernemental et l’Europe reste sous la tutelle du ministère des affaires étrangères. En pleine campagne des élections européennes, c’est là un bien mauvais signal à envoyer.
De plus, ce déclassement a des conséquences concrètes immédiates. Ainsi, le secrétaire d’Etat, au contraire du ministre délégué, ne siège au Conseil des ministres que lorsqu’un point de l’ordre du jour concerne ses attributions. Or, les affaires européennes sont en réalité diffuses : de nombreux sujets politiques ont un aspect européen sans entrer clairement dans les attributions du portefeuille. Alors que l’Europe sera évoquée, la secrétaire d’Etat en charge de ces questions pourra ne pas être présente, empêchant ainsi à la fonction de s’affirmer de manière incontournable.
Le retour à la traditionnelle absence d’un ministère de plein exercice
Depuis 1990, les affaires européennes ont toujours été sous la tutelle du ministère des affaires étrangères. Pourtant, elles sont fondamentales dans notre vie politique et ont de nombreuses implications directes dans notre vie quotidienne. Les affaires européennes sont distinctes de la diplomatie : il ne s’agit en réalité que de la continuité de la politique interne. Dès lors, il est incompréhensible que l’Europe ne constitue pas un ministère de plein exercice ou, au minimum, un portefeuille rattaché directement au premier ministre. Une telle organisation ministérielle, au-delà de la visibilité qu’elle donnerait aux affaires européennes, serait un symbole fort de l’engagement de la France pour une intégration politique européenne profonde.
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