Il y a 64 ans, la nuit du 12 au 13 août 1961, la République Démocratique Allemande, en accord avec l’Union soviétique, ordonne la construction du mur de Berlin au cœur de la capitale allemande et fait fermer les points de passage avec la République Fédérale d’Allemagne. Près de 15 000 membres des forces armées de la RDA bloquent rues et voies ferrées menant aux secteurs occidentaux, posant barbelés et grillages pour isoler Berlin-Ouest. Symbole funeste de l’absence de libertés, le mur arrache des familles à leurs proches, brise des amitiés, déchire l’Allemagne et l’Europe tout entière.

Durant près de trois décennies, le mur fait de nombreuses victimes, abattues pour avoir tenté de fuir, ou blessées ou emprisonnées dans leur quête d’évasion.

Le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombe sous la pression populaire, le désir d’émancipation et de liberté des Allemands de l’Est. La révolution pacifique qui a conduit à la chute du mur de Berlin, saluée par le monde entier, montre la force de la volonté populaire et annonce la fin de l’Allemagne divisée. Elle débouche sur un grand mouvement européen né de l’aspiration à la démocratie et à la liberté. En effet, dans la foulée, a lieu en Tchécoslovaquie la révolution de velours conduite par Vaclav Havel sorti de prison peu de temps avant, où il avait passé cinq ans. Un mois plus tard , la révolution roumaine qui se présente sous la forme d’un coup d’État alimenté par des manifestations met fin à la dictature de Ceaucescu.

La force de la volonté populaire inaugure la fin d’une Europe divisée.

L’histoire du mur de Berlin rappelle que l’Europe, lorsqu’elle est divisée, se condamne à l’impuissance politique.

Aujourd’hui face au Président américain Donald Trump et au dictateur russe Vladimir Poutine qui avec sa politique d’espace vital fait que la guerre est de nouveau à nos portes en agressant l’Ukraine, l’urgence d’une Europe fédérale est devenue pressante, car nous n’en sommes plus à l’époque de l’amélioration des coopérations entre États européens. Seule une Europe fédérale, capable de réagir de façon rapide, pourra peser dans un monde où les deux prédateurs, russe et américain, n’agissent qu’en termes de zones d’influence, donc d’accaparement de territoires et de ressources.

Ne pas prendre le train de l’Europe fédérale, c’est contribuer à la construction de nouveaux murs, c’est prendre le risque de nouvelles fractures et de nouvelles humiliations.

Plus de trente cinq ans après la chute du mur de Berlin, construisons une Europe fédérale capable de défendre sa liberté, sa sécurité et ses valeurs démocratiques et de rendre chaque citoyen.ne fier.e d’appartenir à un même destin.