Un constat préoccupant

Malgré le haut niveau de confiance que les citoyens accordent à leurs communes, la réalité révèle un profond déficit de démocratie représentative à l’échelle locale. Depuis les lois Defferre de 1982, aucune véritable avancée n’a été enregistrée dans le fonctionnement démocratique des communes. Au contraire, la situation s’est figée, voire dégradée.
Le système de prime majoritaire, qui accorde un pouvoir quasi-exclusif à la majorité municipale, muselle l’opposition et concentre la gouvernance entre les mains de quelques élus. Cette configuration entrave la démocratie participative, pourtant essentielle à l’expression citoyenne au premier niveau de la vie publique.

Les dérives du pouvoir local

Seule une minorité d’élus a accès à l’information et aux moyens de communication, au détriment des groupes d’opposition. Ce manque d’équité est l’une des causes majeures du désengagement citoyen. Progressivement, le pouvoir des maires tend vers un mode de gestion autoritaire, éloignant la commune de l’idéal de démocratie directe. La décentralisation ne peut fonctionner sans transparence. Or, l’opposition ne dispose d’aucun moyen de contrôle effectif, notamment sur le budget communal, ni de possibilité réelle de remettre en cause les décisions financières importantes. Ce «  point aveugle  » de la décentralisation freine la responsabilité démocratique et la participation citoyenne.

Des pistes pour un renouveau démocratique

Il devient donc urgent de donner davantage de libertés et de compétences à l’ensemble des membres des conseils municipaux, qu’ils soient majoritaires ou minoritaires. La démocratie de proximité doit retrouver toute sa place.
Depuis la création de la Ve République, tous les partis politiques appellent à plus de décentralisation, mais sans réelles avancées concrètes. L’auteur invite à réfléchir à des moyens d’agir pour renforcer la
démocratie directe, la transparence, et l’engagement de la société civile dans le débat public.
D’autres pays ont adopté des systèmes de représentation proportionnelle mixte, sans prime majoritaire, ce qui favorise l’initiative citoyenne et l’expression de la diversité politique.

Vers un modèle fédéraliste

La commune est la pierre angulaire d’un renouveau démocratique. C’est à ce niveau que l’on peut véritablement lutter contre le populisme, en favorisant l’émancipation et la responsabilité citoyenne. Chacun doit pouvoir s’engager politiquement pour renouveler le personnel politique à tous les échelons  : local, départemental, régional.
Ce texte nous alerte sur les dérives autocratiques de notre système républicain et rappelle que chaque citoyen doit rester le «  premier de cordée  » pour oser la démocratie et garantir une action publique efficace et transparente.
Le fédéralisme, la subsidiarité, le respect des différences et des opinions, ainsi que le régionalisme, sont autant de principes qui font de l’engagement citoyen la clé de la réussite démocratique. Pour les prochaines élections municipales, revendiquer plus de démocratie, d’engagement citoyen et de transparence constitue une étape essentielle vers un modèle de gouvernance plus fédéraliste, participatif et inclusif.