Etude d’impact sur les conséquences de la réunification bretonne : prélude à un référendum ?

, par Aliou Pourchet

Etude d'impact sur les conséquences de la réunification bretonne : prélude à un référendum ?

La région Bretagne et le département de Loire-Atlantique ont publié ce 30 janvier une étude d’impact sur les conséquences d’une réunification de la Loire-Atlantique aux autres départements bretons, accompagnée d’un nouvel appel à un référendum sur le sujet.

https://www.loire-atlantique.fr/44/tout-savoir-sur-/publication-d-une-etude-independante-sur-l-impact-du-rattachement-de-la-loire-atlantique-a-la-bretagne/c_1458769

Le document, long d’une grosse centaine de pages, est le fruit du travail du cabinet d’audit PWC. Une lecture attentive permettra à chacun de constater qu’une telle évolution des limites des collectivités aurait en l’état actuel peu d’impact sur les citoyens et le fonctionnement des territoires concernés, que ce soit en termes de développement économique, d’aménagement du territoire ou de questions sociales, sociétales ou culturelles. Est-ce une surprise ? Ce constat était d’autant plus attendu que les régions françaises ont bien peu de pouvoir politique et que la réforme de la carte des régions en 2014 n’a pas abouti à un grand bouleversement.

Vers une réunification bretonne ?


Aujourd’hui, la question de la réunification bretonne se pose avant tout dans un sens démocratique : les citoyens souhaitent décider de leur appartenance régionale, pour se projeter dans une région capable d’agir.

La publication de cette étude avait pour but de nourrir le débat public sur la réunification, pour aboutir à une relance de la demande de référendum en Loire-Atlantique et à une mise en place effective de celui-ci par l’Etat. L’attitude des deux collectivités est désormais révélatrice d’un véritable malaise. La région et le département, conduits à commander cette étude par l’action volontariste d’associations de plaidoyer, publient le document en catimini : pas de conférence de presse, personne au téléphone pour répondre aux journalistes, aucune mention sur la page actualité des sites institutionnels. Cette attitude montre bien leur gêne à sortir de sujets de pure gestion, alors même qu’une large majorité de citoyens des territoires concernés est favorable au sujet.

On est là à des années lumières des collectivités fédérales allemandes, pour ne citer qu’elles. Même en France, d’autres collectivités sont pourtant plus en avance et ont clairement exprimé leur envie d’avancer et d’obtenir de nouvelles compétences. Si l’exemple le plus clair est celui de la collectivité de Corse avec la publication du rapport Mastor en 2021, l’Ile de France affiche elle aussi un discours très volontariste, pour des institutions régionales plus fortes dans une optique civique.

https://www.uef.fr/une-autonomie-pour-la-corse-prelude-a-une-federalisation-de-l-etat

https://www.uef.fr/de-marine-tondelier-a-valerie-pecresse-le-reveil-des-revendications

Le fédéralisme ne peut se décréter uniquement à coup de moyens financiers ou de pouvoirs institutionnels, c’est aussi une question d’état d’esprit, d’envie de porter un projet politique à l’échelle d’une collectivité, d’une commune ou d’une région. Mettre en place un fédéralisme interne en France passera donc à la fois par une envie politique, et par des collectivités reconnues comme légitimes par leurs administrés, ce qui impliquerait de revoir la réforme territoriale de 2015 en associant les collectivités locales et les habitants à la redéfinition des limites territoriales.


Dans l’immédiat en Loire-Atlantique, tous les voyants sont au vert pour que les citoyens puissent voter… Si les décideurs politiques leur en donnent l’autorisation.

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