Notre grande tâche
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Contribution de Rainer Wieland et Christian Moos, respectivement président et secrétaire général de UEF-Allemagne (Europa-Union Deutschland e.V.) dans la perspective du congrès du mouvement qui se déroulera en avril 2016 à Dresde.
La crise actuelle que traverse l’Union européenne est peut-être sa plus grave. L’Union n’est pas dans un bon état. Les crises européennes de la dette et des migrations restent sans réponses suffisantes et ont renforcé la perte de confiance entre les États membres et parmi la population.
Et pourtant il faut poser la question de l’état des lieux du continent sans coopération européenne. Quelles conséquences les chocs de la crise financière mondiale auraient-elles eu sur des économies et monnaies fragmentées ? Qu’est-ce que le flux important de réfugiés signifierait pour une Europe sans institutions communes ?
On oublie trop souvent que les institutions européennes ont toujours bien travaillé dans des périodes de crise également. Des chantiers d’avenir comme la protection des données ou le brevetage ont par exemple pu être résolus récemment. Il faut également citer le positionnement globalement commun face aux agressions russes en Ukraine ou la contribution européenne significative à la résolution pacifique du conflit nucléaire iranien. Les institutions travaillent de manière intensive à la stabilisation de l’Union économique et monétaire. Elles proposent des solutions concrètes pour la crise des migrations et ne représentent aucunement la cause du fait que quelques États membres sont actuellement dépassés. D’autres exemples pourraient être cités. Tout ceci est souvent masqué.
En plus, ce n’est toujours pas la coopération européenne qui pose problème. Elle est peut-être plus que jamais la solution.
Nous Fédéralistes européens ne pouvons pas nous contenter de la situation actuelle en Europe. L’UE et l’intégration européenne sont remises en question par des démagogues et populistes. De nombreux citoyennes et citoyens de l’Union européenne sont inquiets face à la démultiplication et rapidité des crises et s’orientent vers des opinions plus radicales, anti-européennes, voir anti-démocratiques.
Mais ce ne sont pas uniquement les extrémistes qui critiquent l’UE. Des forces politiques sérieuses comme le gouvernement britannique ou des représentants de gouvernements d’autres États membres demandent une réforme de l’UE qui redonne des compétences aux États-nations et repousse la coopération supranationale. Il est grotesque d’observer cette ambiance de « moins d’Europe » dans une situation où aucun État membre interviewé de manière individuelle et en termes de politique intérieure est capable de donner une solution nationale aux problèmes, solution ayant des chances suffisantes d’aboutir.
Après le succès de « l’ensemble » et des questions souvent difficiles de « réciprocité et de collectif », le somnambule – brouillé avec des rêves éveillés des bons temps d’antan qui deviennent régulièrement des cauchemars – qui va sans aucun doute droit dans la « confrontation » bien connue des nationalistes ?
Nous fédéralistes européens ne pensent pas que l’UE fonctionne de facon idéale. Nous sommes par contre convaincus qu’elle est le meilleur des ordres politiques qu’il y ait jamais eus en Europe. Ceux qui remettent en question cet ordre qui existe depuis soixante-dix ans, évolue et s’adapte, court de très grands risques – que ce soit de manière consciente ou inconsciente. Nous saluons explicitement les travaux du Parlement européen sur des textes qui devraient donner des réponses fondamentales sur l’avenir de l’Europe. Nous refusons un rétropédalage des compétences sur les États comme le réclament les sceptiques ainsi que le renforcement de la méthode intergouvernementale – qui domine de facto depuis la crise financière mondiale.
La question clé est comment l’UE peut-elle gérer les crises actuelles ? Peut-elle réussir sans modification des traités ? Réforme pour laquelle il est actuellement particulièrement difficile voir impossible d’obtenir un consensus parmi les 28 États membres. Ou faut-il une révision des traités qui – si possible selon la méthode conventionnelle – aboutirait à une coopération supranationale plus étroite et meilleure ?
L’association transpartisane de la Europa-Union [1] et ses membres participent à ces débats entre autres menés par le Parlement européen. Il faut particulièrement nous pencher et répondre à la question comment, dans la situation de crise de confiance européenne et d’égoïsmes nationaux qui s’imposent encore et encore au niveau des gouvernements, le chemin d’une coopération consensuelle des 28 États membres ou plus, celui de plus de coopérations renforcées ou celui des questions constitutionnelles peut être pris. Tous les membres sont invités à participer et contribuer à ce processus important de débat. Le congrès fédéral de l’association à Dresde en avril 2016 permettra de prendre positionnement officiellement.
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