Réaction à l’élection d’Emmanuel Macron : Ouvrir l’Europe des possibles
C’est avec soulagement que nous apprenons le résultat du second tour de l’élection présidentielle. Pour la troisième fois, l’extrême-droite était au second tour entraînant une forme d’habitude, comme si tout le monde s’y attendait.
La faible mobilisation des Françaises et des Français malgré l’enjeu a même conduit nos voisins européens, Olaf Scholz, chancelier allemand, Pedro Sanchez, premier ministre espagnol, Antonio Costa, premier ministre portugais, à publier une tribune commune dans un grand quotidien national, pour rappeler aux Français leur appartenance à l’Europe et l’impact de leur vote sur la destinée de nos concitoyens européens.
Nous sommes soulagés mais pas satisfaits. Si M. Macron a poussé pour faire avancer des sujets majeurs pour l’Union, notamment l’emprunt commun Next Generation EU qui finance le plan de relance, le chapitre institutionnel n’a pas été ouvert. Or, il est illusoire de croire que l’on peut s’endetter ensemble sans décider de manière démocratique des moyens de rembourser l’emprunt. Ces décisions arrachées au milieu de la nuit au Conseil des chefs d’Etat et de gouvernements vont nous mener, comme Maastricht avec l’Euro, à gérer une crise parce que nous faisons les choses à moitié.
Or depuis novembre 2021, un élément majeur a changé : la position du gouvernement allemand. Dans son accord de coalition, celui-ci a inscrit noir sur blanc la perspective fédérale pour l’Union et propose d’ouvrir un processus constituant à la suite de la conférence sur l’avenir de l’Europe. La campagne présidentielle n’a pas porté sur la réponse française à cette proposition. Il reste les élections législatives, qui, loin d’être un troisième tour pour prendre sa revanche, doivent permettre d’ouvrir un débat sur l’avenir de notre pays. Cet avenir ne sera serein que dans une Europe démocratique et souveraine, c’est-à-dire fédérale. Le fédéralisme est en effet la solution alternative pour des débats démocratiques à l’échelle régionale, européenne et mondiale, permettant de dépasser à la fois le repli identitaire et la globalisation désincarnée.
Nous nous retrouverons le 7 mai à Strasbourg pour marcher avec la société civile européenne et rappeler aux gouvernants la nécessité de tenir compte des résultats de la conférence sur l’avenir de l’Europe et d’ouvrir une réforme institutionnelle pour se donner les moyens de répondre aux attentes des citoyens.
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