Il y a un an... la Marche pour l’Europe à Rome
Avertissement : les tribunes sont des contributions individuelles de sympathisants du mouvement au débat et ne reflètent pas nécessairement les positions de celui-ci.
Marche pour l’Europe - Rome le 25 mars 2017
Les fédéralistes européens descendaient dans la rue il y a un an pour la Marche pour l’Europe à Rome, pour les 60 ans du traité de Rome.
Il était une fois deux voisins qui se querellaient sans cesse, jour après jour ; la haine qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre était sans égale : ils se vouaient aux pires gémonies, se souhaitaient les pires malheurs.
Un jour, contraints de cheminer ensemble, ils rencontrèrent Saint-Martin. Ce dernier s’engagea à octroyer un don à celui des voisins qui en ferait la demande, à la condition que l’autre reçoive le double. Furieux à l’idée qu’un quelconque bienfait puisse combler son pire ennemi, le premier à formulé un souhait demandant à perdre un œil, condamnant ainsi son rival à la cécité.
Ce fabliau du Moyen-Âge est une allégorie fidèle de la situation dans laquelle se trouvait l’Europe au début du XX° siècle, tout particulièrement en 1918 et en 1945. Ces deux années ont vu se conclure deux guerres mondiales au cours desquelles chaque nation s’est amputée pour anéantir sa rivale. Un génocide, des générations sacrifiées, des dizaines de millions de morts et de blessés, des économies en ruine, et des rancunes entre les peuples qui semblaient éternelles et indépassables, voilà le triste tableau qui s’offrait à nos pères fondateurs.
Loin de se résigner, cette infime poignée d’hommes mit tout en œuvre pour que cessent les conflits fratricides, n’hésitant pas à braver une pensée alors dominante, faite des plus bas instincts des classes politiques nationalistes, revanchardes, et démagogues. Le fruit de leur travail aboutit à la conclusion du traité de Rome le 25 mars 1957, il y a soixante-et-un ans, jour pour jour. Nous devons à ce traité et à ceux qui en sont à l’origine soixante-dix ans de paix et bien davantage.
Néanmoins, l’Union européenne actuelle n’est pas à l’image des pères fondateurs, loin s’en faut. Ce n’est pas l’Union d’hommes qu’appelait Jean Monnet de ses vœux, mais une coalition d’Etats, une plateforme qui permet à ces derniers de régler leurs litiges par la discussion et par la règle de droit, plutôt que par les armes.
Quand on considère les horreurs du siècle dernier, on ne peut que se dire, et à juste titre que cela constitue un immense progrès, voire un miracle ; mais c’est un miracle insuffisant.
Nous devons créer une démocratie européenne, dont la légitimité reposera directement sur les citoyens et non sur les gouvernements.
Aujourd’hui, entouré de pays en guerre, face à des Etats-continents, la Russie de Vladimir Poutine et les Etats-Unis de Donald Trump, qui souhaitent ouvertement sa disparition, et en réaction à la tentation autoritaire qui contamine un nombre croissant de ses Etat-membres, l’Union européenne doit absolument parler d’une seule voix sur la scène internationale.
Dans ce dessein, il est indispensable d’instaurer un gouvernement fédéral, responsable devant le Parlement européen.
Nos institutions ont jusqu’ici échoué à nous proposer une telle perspective. Incapables de se mettre d’accord entre eux, les gouvernements nationaux demeurent très réticents à poursuivre l’intégration européenne. Même le Parlement européen, pourtant directement élu, a rejeté la proposition de listes transnationales, alors que ce texte constituait une avancée réelle et concrète vers l’émergence d’une scène politique européenne.
Par conséquent, c’est désormais aux citoyens qu’incombe le devoir d’œuvrer pour l’émergence d’une république européenne fédérale à l’échelle du continent. En manifestant ce dimanche 25 mars 2017, date du soixantième anniversaire nous rendions hommage à ceux qui ont initié la construction européenne, qui reste une première dans l’Histoire mondiale. Mais avant tout, nous envoyions un message clair et sans équivoque à ceux qui nous dirigent : nous ne vous laisserons plus nous confisquer l’Europe. Nous n’acceptons ni la désintégration ni le statu quo, et nous sommes résolus à poursuivre la lutte pour une Union européenne démocratique et fédérale, peu importent les obstacles et les difficultés.
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